L'imprimerie constitue l'une des avancées majeures en Europe au XVe siècle. Elle va complètement bouleverser le rapport à l'information et à la diffusion des idées. Ce procédé permet de passer du livre manuscrit, coûteux et long à élaborer, au livre imprimé, plus accessible et tiré en grand nombre d'exemplaires. On doit cette invention à Johannes Gensfleisch, un orfèvre originaire de Mayence, plus connu sous le nom de Gutenberg. En réalité, cet artisan améliore et met à profit des techniques déjà existantes.
La méthode consiste en la fonte de caractères métalliques mobiles, identiques et réutilisables que l'on imprime sur une feuille à l'aide d'une presse (dite « de Gutenberg » : voir la maquette du musée Médard). Dans un premier temps, la page imprimée imite sensiblement le modèle du manuscrit, comme on peut voir dans les incunables, les ouvrages datant d'avant 1500. Le livre imprimé se retrouve rapidement au cœur d'un commerce intense notamment dans le bassin rhénan, l'Allemagne méridionale, le royaume de France et l'Italie septentrionale. En plus des capitales, les villes universitaires (Bologne, Oxford), épiscopales (Cologne, Lyon) et commerçantes (Anvers, Venise) hébergent des ateliers d'imprimerie, dont certains disposent de plusieurs presses.
Au départ, leurs commanditaires se composent essentiellement d'ecclésiastiques, d'universitaires et de mécènes pour s'élargir plus tard à d'autres catégories et classes sociales. La présentation du livre n'est pas uniforme et présente des variantes régionales au niveau de l'écriture ou de la ponctuation. C'est la raison pour laquelle l'imprimeur et humaniste français Etienne Dolet rédige des ouvrages tel le Traité de la ponctuation de la langue françoise plus des accents d'ycelle, paru en 1540.
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Le feuillet de la Bible « à 42 lignes » de Gutenberg. |
Presse typographique de Gutenberg, XVe siècle
Fac-similé au 1/5, original : Gutenberg Museum de Mayence |